IntroductionToutes les dépendances aux substances psychoactives (SPA) partagent un socle commun clinique, génétique, environnemental et neurobiologique. Cependant, au-delà de ces similitudes, il existe des spécificités liées à la substance principale en cause. Notre expérience clinique nous a conduit à nous interroger sur les différences de profils des patients selon les SPA motivant la demande de soins.Hypothèse principaleNous avons émis l’hypothèse que les profils médicosociaux des sujets consultants en addictologie différaient en fonction de la SPA principale motivant la demande de soins. Nous nous attendions à trouver des profils significativement différents selon le caractère licite ou illicite des SPA.Matériel et méthodeNous avons recueilli prospectivement les données des consultations en addictologie pour une dépendance à une ou plusieurs SPA entre 1998 et 2007 en temps réel grâce à une base de données informatisée. Nous avons mené une analyse descriptive et comparative des variables médicosociales selon les SPA principales motivant les demandes de soins.RésultatsLes profils des sujets dépendants aux SPA licites ou illicites se différencient par l’âge et le sexe. Par ailleurs, nous avons identifié cinq principaux profils médicosociaux selon les SPA principales suivantes : cannabis, opiacés, cocaïne, alcool et benzodiazépines. Ces profils différaient significativement selon les caractéristiques sociodémographiques (âge, sexe) et les comorbidités psychiatriques associées.DiscussionIl existe donc clairement des différences de profils médicosociaux selon les SPA motivant les demandes de soins. L’identification de ces profils est essentielle, en particulier, pour la prise en charge thérapeutique. Dans un contexte d’approche globale des addictions, nos résultats rappellent face à ces différences de profils que les approches thérapeutiques nécessitent des adaptations en fonction des SPA motivant les demandes de soins.