IntroductionLa mesure non invasive de la saturation pulsée en oxygène (SpO2) est parfois perturbée au niveau des doigts en cas d’état de choc. D’autres sites sont possibles (orteils, front, nez, oreille). Des capteurs digitaux standard autocollants, non prévus pour ces sites, sont néanmoins souvent utilisés dans la pratique courante. Nous avons évalué leur fiabilité pour l’ensemble des sites de mesure.MéthodeNous avons étudié des patients en état de choc stabilisé sous catécholamines vasoconstrictrices. Les SpO2« index », « orteil », « front », « nez » et « oreille » (capteurs standard autocollants) ont été comparées à la saturation artérielle en oxygène (SaO2) par la méthode de Bland et Altman. La courbe de pléthysmographie était appréciée comme « correcte » ou « mal pulsée ».RésultatsNous avons inclus 110 patients (63 ± 15 ans, IGSII 46 ± 16, catécholamines : 0,6 ± 0,5 μg/kg par minute). Les courbes de pléthysmographie sont plus souvent « bien pulsées » aux doigts (90 %) que pour les autres sites (50 à 70 %). Les biais sont négligeables pour tous les sites (−0,1 à +1,5 %). Les limites de concordance sont de ±5 % aux doigts et à l’orteil, mais atteignent jusqu’à ±15 % pour les sites faciaux. En restreignant l’analyse aux seules courbes de pléthysmographie « bien pulsées », les limites de concordance étaient inchangées pour les doigts et orteils, et améliorées (entre ±5 et ±10 %) pour les sites faciaux.ConclusionChez les patients en état de choc sous catécholamines, la fiabilité des mesures de SpO2 avec des capteurs digitaux standard est meilleure au niveau des doigts qu’au niveau des orteils et des sites de mesure faciaux. Ces capteurs ne doivent pas être utilisés pour les sites faciaux du fait de leur faible fiabilité, y compris avec des courbes de pléthysmographie apparemment correctes. Il existe des capteurs spécifiquement dédiés pour chacun des sites faciaux dont la fiabilité devrait être testée chez les patients sous catécholamines.