L’étude insuffisance rénale et médicaments anticancéreux (IRMA), étude observationnelle nationale française, a montré une prévalence élevée d’insuffisance rénale dans une population de patients traités pour une tumeur solide. Sur les 4 684 patients de 15 centres, 7,2 % avaient un taux sérique de créatinine supérieur à 110 mmol/L. Dans le sous-groupe de 1 868 cancers du sein, seules 31 patientes (1,63 %) avaient un taux de créatinine supérieur à 110 μmol/L. Néanmoins, une majorité présentait une diminution de la clairance de la créatinine (< 90 mL/min), respectivement 51,8 et 50,8 % en utilisant les formules de Cockcroft-Gault et aMDRD. Si les principaux anticancéreux utilisés (anthracyclines, taxanes, trastuzumab, hormonothérapies) ne sont pas néphrotoxiques, cette donnée a son importance car les modifications thérapeutiques apportées notamment par le bévacizumab éclaire sous un jour nouveau l’intérêt de la surveillance de la fonction rénale. Les biphosphonates intraveineuses, la capécitabine, les sels de platine nécessitent également des ajustements ou parfois des interruptions liées à une altération de la fonction rénale.