ObjectifsEn cas de déplacement tumoral, la radiothérapie guidée par l’image basée sur l’utilisation de la tomographie conique permet de replacer la tumeur sous l’accélérateur. Les déformations anatomiques nécessitent cependant une ou plusieurs nouvelles planifications, impliquant une estimation de la dose cumulée, séance après séance. C’est l’objectif de cette étude.Patients et méthodesDeux exemples d’arcthérapie avec modulation d’intensité sont présentés : un cas d’irradiation prostatique de 80 Gy avec recalage quotidien prostatique par tomographie conique et un d’irradiation de la sphère ORL de 70 Gy avec scanographie hebdomadaire avec calcul de distribution de dose. La dose cumulée a été calculée point par point sur la scanographie de planification. Pour cela, une déformation a été calculée par recalage déformable (avec un algorithme des Démons) entre la scanographie de planification et les tomographies coniques acquises en cours de traitement, puis appliquée à la distribution de dose correspondante avec interpolation trilinéaire. Finalement, la dose cumulée a été comparée à la dose planifiée.RésultatsEn cas d’irradiation prostatique la dose « cumulée » correspondait à la dose planifiée pour la prostate. Elle était supérieure à la dose planifiée, à partir de la dernière semaine d’irradiation, pour le rectum et la vessie. Les volumes de paroi rectale recevant 50 Gy et plus (V50) étaient de 20 % au moment de la planification et de 26 % en fin de traitement, ce qui correspond à un taux de toxicité rectale (NTCP) augmenté de 14 %. Pour la paroi vésicale, les V50 étaient respectivement de 73 % et 82 %. En cas d’irradiation ORL, la dose cumulée dépassait la dose planifiée à partir de la cinquième semaine d’irradiation, ce qui suggère la nécessité d’une nouvelle planification avant cinq semaines. La dose moyenne aux parotides passait de 46 Gy (dose planifiée) à 54 Gy (dose cumulée) en fin de traitement. Le taux de diminutions du flux salivaire était augmenté de 19 %.ConclusionLe recalage élastique permet d’estimer la dose cumulée délivrée dans les différentes structures anatomiques. Une validation sur fantômes numériques et physiques est néanmoins nécessaire avant évaluation clinique.