Les antimétabolites sont des agents cytotoxiques dont les premiers ont été découverts voici plus de 50 ans. Quel patient cancéreux n’a pas reçu ou ne recevra pas du 5-fluorouracile ou du méthotrexate dans l’évolution de sa maladie ? Les antimétabolites se définissent comme interférant avec la synthèse des constituants de l’ADN ; ce sont des analogues structuraux, d’une part, des bases puriques et pyrimidiques (ou des nucléosides correspondants) et, d’autre part, des coenzymes foliniques, car ces derniers interviennent à des nombreuses étapes de la biosynthèse purique et pyrimidique. Leur premier mécanisme d’action est donc de provoquer une carence en nucléotides provoquant une inhibition de la réplication. En fait, certains d’entre eux sont capables de s’incorporer frauduleusement dans les acides nucléiques, provoquant des anomalies qui conduisent à la mort cellulaire par d’autres mécanismes, y compris des cassures de l’ADN. Nous présenterons dans cet article, pour les trois classes d’antimétabolites, les molécules anciennes comme les plus récentes et celles en développement, sans prétendre à l’exhaustivité.