La maladie cœliaque est une entéropathie inflammatoire déclenchée par l’ingestion de gluten, pour laquelle il n’existe à l’heure actuelle qu’un seul traitement, certes efficace mais contraignant : le régime sans gluten. Une meilleure connaissance de la physiopathologie de cette maladie a récemment ouvert de nouvelles perspectives thérapeutiques. La première approche consiste à réduire voire éliminer les motifs antigéniques responsables de la réponse inflammatoire. Pour cela, l’utilisation de blés moins immunogènes a été suggérée mais semble difficile à réaliser. La digestion complète du gluten dans la lumière digestive en fragments non immunogènes paraît être plus prometteuse, soit en utilisant un polymère capable de séquestrer les protéines du gluten, soit via l’administration orale de propyl-endopeptidases exogènes. Deux enzymes de ce type sont en cours de développement. L’utilisation d’inhibiteurs de la transglutaminase tissulaire a également été suggérée et est en cours d’étude. Enfin, le blocage du site de liaison des peptides aux molécules HLA par des analogues peptidiques a été proposé et doit à présent faire l’objet d’études in vivo. Pour les malades atteints de sprue réfractaire, l’interleukine-15 pourrait être une cible thérapeutique améliorant le pronostic sévère de ces patients. Idéalement, une approche préventive utilisant en particulier le rôle potentiel des infections à Rotavirus dans la survenue de la maladie serait à proposer.