La maladie de Parkinson. L'eau qui coule ne gèle pas.
Auteurs : Hubert M1La maladie de Parkinson est une atteinte neurologique complexe et progressivement invalidante qui menace sévèrement la qualité de vie des patients. De plus, le nombre de patients atteints de cette maladie augmente dans le monde étant donné l'allongement de l'espérance de vie. Nous nous attendons dans les décennies à venir à voir le nombre de patients atteints de la maladie de Parkinson augmenter considérablement. Même avec l'optimalisation du traitement médical, l'utilisation de drogues multiples et de la neurochirurgie fonctionnelle, les patients restent confrontés à l'aggravation progressive des déficits (dysarthrie, troubles moteurs et cognitifs, etc.) et des restrictions de la vie quotidienne (sociale et domestique). La kinésithérapie est fréquemment prescrite en complément du traitement médical mais il existe un manque d'uniformité des traitements. Une revue systématique de la littérature, à la recherche de lignes directrices, d'opinions d'experts nous conduit à une meilleure compréhension du traitement kinésithérapique. La question clé étant: la kinésithérapie est-elle apte à optimaliser le traitement des symptômes liés à la maladie de Parkinson ? De quelle manière, comment et sur quelles bases scientifiques, le kinésithérapeute participe-t-il au maintien de l'autonomie du patient souffrant de la maladie de Parkinson et comment peut-il éviter le placement en institution ? Cet article a intégré les résultats de la recherche clinique de manière à fournir aux cliniciens un aperçu du traitement kinésithérapique de la maladie de Parkinson. Une base de données factuelle du traitement kinésithérapique a été établie, fournissant des recommandations pratiques (Royal Dutch Society for Physical Therapy - KNGF). La recherche a été complétée par la clinique en tenant compte des attentes des patients. Ces lignes directrices nous indiquent les domaines essentiels du traitement de kinésithérapie: les transferts, la posture, l'équilibre, la préhension, la marche et la condition physique. Un autre aspect important à ne pas perdre de vue concerne l'éducation du patient et de sa famille au sujet de la maladie et des bénéfices de la kinésithérapie. Sans oublier les alternatives complémentaires telles que le Tai Chi, les jeux virtuels, la danse et les jeux de ballons par exemple.