La progression du cycle cellulaire correspond à une série d’événements qui se succèdent pour aboutir à la division d’une cellule mère pour donner deux cellules filles. Les processus qui permettent à la cellule de se diviser sont très précisément contrôlés par une multitude de réactions enzymatiques parmi lesquelles des réactions de phosphorylation, qui font intervenir des protéines kinases, jouent un rôle clé. Les sérine/thréonine kinases sont des enzymes dont la fonction est de catalyser le transfert d’un groupement phosphate de l’ATP vers une protéine substrat et plus précisément sur un acide aminé, sérine ou thréonine. Trois familles importantes de sérine/thréonine kinases sont impliquées dans la régulation de la progression du cycle cellulaire, lescyclin dependent kinase(CDK) lespolo-like kinase(PLK) et celles de la famille Aurora. Le cancer est décrit comme un processus de division cellulaire qui n’est plus contrôlé. Les cellules prolifèrent en effet de manière anarchique et accomplissent des cycles de divisions cellulaires en ignorant les signaux contrôles. Une idée simple est donc apparue très rapidement : stopper ou ralentir la progression du cycle cellulaire reviendrait à inhiber la prolifération cellulaire et donc à lutter contre le cancer. La progression du cycle cellulaire étant contrôlée en particulier par les protéines kinase de la famille CDK, PLK et Aurora, il a été rapidement décidé de rechercher des inhibiteurs de ces protéines kinases. Cet article fera d’abord un rappel général sur la progression du cycle cellulaire et les mécanismes qui le contrôlent. Seront ensuite décrites les fonctions des protéines kinases de la famille CDK, PLK et Aurora en se concentrant sur la phase sensible de la progression du cycle qu’est la mitose. Enfin, cet article abordera les conséquences d’une inhibition des ses protéines kinases dans le cadre de la lutte contre le cancer.