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De l’impact des RPC pour réduire le taux d’épisiotomie

Auteurs : Reinbold D, Éboue C1, Morello R2, Lamendour N1, Herlicoviez M1, Dreyfus M1
Affiliations : 1Service de gynécologie-obstétrique et de médecine de la reproduction, CHU de Caen, bâtiment FEH, avenue de La-Côte-de-Nacre, 14033 Caen cedex 09, France2Unité de biostatistiques et recherche clinique, CHU de Caen, 14000 Caen, France
Date 2012 Février, Vol 41, Num 1, pp 62-68Revue : Journal de gynécologie, obstétrique et biologie de la reproductionType de publication : études d'évaluation; article de périodique; DOI : 10.1016/j.jgyn.2011.08.006
Travail original
Résumé

ObjectifAfin de suivre les recommandations de pratiques cliniques (RPC) publiées en 2005 par le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) plaidant pour une politique restrictive de l’épisiotomie, notre service a entrepris un radical changement de ses pratiques en préconisant une restriction des indications de l’épisiotomie. Le but de cette étude est d’évaluer l’impact des RPC sur le taux d’épisiotomies et la répartition des lésions périnéales. Cette étude s’intègre dans une démarche d’amélioration continue des soins et correspond au point de départ d’un audit interne.Patientes et méthodesIl s’agit d’une étude d’évaluation non expérimentale type « avant-après » réalisée au sein d’une maternité universitaire de niveau 3 entre janvier 2004 et décembre 2009. L’ensemble des femmes ayant accouché par voie basse d’un enfant en présentation céphalique, à un terme supérieur ou égal à 37 SA a été inclus. Afin d’évaluer les conséquences de ce changement de pratique, il avait été demandé, d’une part, que l’indication de l’épisiotomie soit précisée dans le dossier obstétrical informatisé, et d’autre part, qu’un bilan global mensuel sous forme de tableaux de bord récapitulatifs soit effectué auprès de chaque membre de l’équipe de salle de naissances.RésultatsEntre 2004 et 2009, nous avons observé une chute significative (p < 0,01) du taux global d’épisiotomies passant de 55,7 à 13,3 %. Cette diminution portait à la fois sur les primipares et sur les multipares, que la voie basse ait été spontanée ou assistée d’une extraction instrumentale (EI) (presque uniquement par ventouse). Une épisiotomie était réalisée dans 87 % des cas en 2004 contre 33,5 % des cas en 2009 (p < 0,01) lors d’une EI. Si le taux de lésions « mineures » sans conséquences fonctionnelles (déchirures vaginales ou périnéales simples, éraillures des petites lèvres) a augmenté de manière significative (27,1 % en 2004 vs 63,9 % en 2009,p < 0,01), le taux de lésions périnéales avec atteinte sphinctérienne (troisième et quatrième degré selon la classification anglo-saxonne) a légèrement baissé sans différence significative (1,3 % vs 1,1 %). En revanche, le taux de périnées intacts a significativement augmenté (17,6 % vs 21,7 %,p < 0,01), notamment dans les EI.Discussion et conclusionNos résultats montrent une évolution favorable des taux d’épisiotomies sans accroissement des lésions périnéales sévères, en accord avec ceux des RPC mais encore loin des conclusions récentes de l’evidence-based medicineselon lesquelles la pratique de l’épisiotomie devrait être évitée. Dans notre étude, il semble que le retour des résultats aux professionnels ait un impact sur leur pratique, résultats confirmés par la littérature. Ainsi, après une relance de l’information fin 2008, nous avons assisté à une nouvelle décroissance du taux d’épisiotomies alors qu’il tendait à réaugmenter. Nos efforts doivent être poursuivis, notamment lors des EI, accouchements réalisés uniquement par les obstétriciens.

Mot-clés auteurs
Épisiotomie; Politiques restrictive et libérale; Lésion périnéale de haut degré; Recommandations professionnelles; Évaluation des pratiques médicales;
 Source : Elsevier-Masson
 Source : MEDLINE©/Pubmed© U.S National Library of Medicine
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Reinbold D, Éboue C, Morello R, Lamendour N, Herlicoviez M, Dreyfus M. De l’impact des RPC pour réduire le taux d’épisiotomie. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris). 2012 Fév;41(1):62-68.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 27/11/2015.


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