Points essentielsLa fibromyalgie est une maladie complexe touchant 2 à 5 % de la population générale dans le monde, quels que soient le sexe ou l’âge, avec toutefois une fréquence plus élevée chez les femmes adultes.La variabilité des symptômes et la fréquence des comorbidités chez les patients souffrant de fibromyalgieen font une maladie un diagnostic difficile et complexe à traiter.De nouveaux critères diagnostiques sont disponibles, afin d’améliorer le diagnostic et la prise en charge des malades. Nous proposons ici la première traduction française des nouveaux critères diagnostiques proposés parAmerican College of Rheumatology(ACR) de 2010.Bien que les causes de lafibromyalgiedemeurent incertaines,il semble que des facteurs biologiques, génétiques et environnementaux soient impliqués.Cette maladie douloureuse chronique psychosomatique affecte la qualité de la vie du patient, ses performances et son humeur.Les études rapportent une prévalence plus élevée de troubles psychiatriques chez les patients souffrant de fibromyalgie, ce qui doit conduire au recueil d’une anamnèse minutieuse ainsi qu’à la recherche de troubles de l’humeur primaires ou secondaires et de stress psychologiques.Malgré l’absence d’étiopathogénie claire dans la fibromyalgie, la médecine fondée sur les preuves nous permet d’envisager une prise en charge selon un modèle bio psychosocial et multidisciplinaire du patient.Le traitement de la fibromyalgie devrait bénéficier d’une approche globale et multidimensionnellemêlant l’éducation du patient, la thérapie cognitivo-comportementale, l’exercice, la thérapie physique et la pharmacothérapie. Aujourd’hui, les inhibiteurs de la sérotonine et de la noradrénaline (milnacipran et duloxétine) et les antiépileptiques (prégabaline) sont actuellement les médicaments les plus efficaces disponibles pour le traitement de la fibromyalgie.Des recherches thérapeutiques et étiopathogéniques semblent nécessaires dans cette maladieet permettront peut-être de constituer un modèle exemplaire intégratif de maladie où somatique et psychisme forment un continuum.