ObjectifLa littérature concernant la stratégie thérapeutique face à un cancer de prostate après une pathologie colorectale est très pauvre. L’objectif de cette étude était de déterminer l’efficacité du traitement par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) chez des patients ayant des antécédents de pathologie colorectale sévère.Patients et méthodesEntre 2002 et 2009, 14 patients ont été traités par HIFU pour un cancer localisé de prostate. Tous avaient des antécédents colorectaux (cancer, lymphome du rectum ou maladie inflammatoire chronique intestinale [Crohn, RCH]) et ont été suivis de façon prospective.RésultatL’âge moyen était de 65,8 ± 6,1 ans, le délai moyen entre le traitement de la maladie colorectale et le traitement du cancer de prostate était de 10,6 ± 6,8 ans. LeProstate Specific Antigen(PSA) moyen avant HIFU était de 12,1 ng/mL (4,5 à 55). Cliniquement, 57,2 % étaient classé T1, 21,4 % T2 et 21,4 % étaient classé T3. Le score de Gleason était inférieur ou égal à 6 chez quatre patients (28,6 %), 7 chez neuf patients (64,3 %), et supérieur ou égal à 8 chez un patient (7,1 %). Le volume prostatique moyen prétraitement était de 22,1 ± 11,7 mL. Le nombre de sessions HIFU a été de 1,35 par patient. Le PSA nadir moyen était de 0,61 ± 0,82 ng/mL. Les biopsies de contrôle étaient négatives chez sept patients (50 %). Le suivi moyen était de 22 mois avec un taux de complications de 35,7 % (trois dysfonctions érectiles, deux incontinences urinaires d’effort). Aucune fistule urétro-rectale, incontinence anale ou syndrome douloureux périnéal n’ont été recensés.ConclusionNotre étude a montré que le traitement par HIFU était une option thérapeutique à visée curative intéressante pour les patients aux antécédents de pathologie colorectale sévère chez qui les thérapeutiques habituelles sont difficilement envisageables.