ObjectifsCette étude a été dessinée afin d’évaluer si la pose ou le remplacement d’un stimulateur ou d’un défibrillateur cardiaque sous antiagrégants plaquettaires est associée à une augmentation du risque de complications, notamment hémorragiques.Méthode et résultatsIl s’agit d’une analyse rétrospective d’une cohorte de 685 patients implantés dans notre service entre le 1erjanvier 2007 et le 31 mai 2010. Dans cette série, 213 patients (31 %) étaient implantés sous antiagrégants plaquettaires. Parmi les patients implantés sous antiagrégants, 164 (24 %) étaient implantés sous aspirine, 31 (4 %) sous clopidogrel et 19 patients (3 %) ont été implantés sous aspirine plus clopidogrel et 471 patients (69 %) ne recevaient pas d’antiagrégants. Le principal critère de jugement était la survenue de complications hémorragiques. Une complication a été notée chez 14 patients sur 471 (3 %) ne prenant pas d’antiagrégants, alors qu’il en a été noté chez 16 patients sur 214 (7,5 %) prenant des antiagrégants (p = 0,004). Les complications étaient notées chez 13 patients sur 164 sous aspirine (7,9 %), un sur 31 (3,2 %) sous clopidogrel et deux sur 19 sous aspirine plus clopidogrel (10,5 %) (p = 0,042 pour aspirine vs placebo, NS pour les autres comparaisons). En analyse multivariée, les facteurs associés à une augmentation du risque de complication hémorragique étaient le type de prothèse (défibrillateur) (OR 3,7 ;p = 0,001) et le traitement par antiagrégants (OR 2,7 ;p = 0,009).ConclusionLa pose ou le remplacement d’un stimulateur ou d’un défibrillateur cardiaque sous antiagrégants plaquettaires est associée à une augmentation du risque de complication hémorragique. Le traitement par aspirine semble un facteur majeur augmentant le risque hémorragique.