Depuis des millénaires, le visage rouge constitue un handicap dans les relations sociales, principalement en raison du préjugé alcoolique qui est attaché. La couleur rouge est aussi celle des émotions, trahissant celui qui rougit. Le rouge étant une des caractéristiques principales de la rosacée, il contribue à la mauvaise réputation de cette affection, qui est donc l’objet d’une demande thérapeutique pressante, principalement chez les femmes.Les romanciers du XIXesiècle français comme Balzac, mais aussi plus tard Proust, ont fait des descriptions admirables des visages couperosés, rouges ou sanguins, qui annoncent toujours un caractère difficile, violent ou simplement les marques de la classe laborieuse. La couleur rouge est toujours ambivalente, avec d’un côté le sang et la vie, et de l’autre, la souffrance, la honte et la mort.L’histoire de la dermatologie montre que la séméiologie de la rosacée a été très bien décrite dans les textes les plus anciens notamment ceux du Moyen Âge. Le termed’acne rosaceaapparaît chez Bateman qui en fait une forme clinique de l’acné. Cette confusion va durer pendant tout le XIXesiècle. Il faudra attendre Hebra en Autriche et Darier en France pour faire clairement le diagnostic différentiel entre l’acné et la rosacée. Le mot de couperose désignait autrefois la totalité de la maladie, particulièrement les papulopustules et ce n’est qu’au courant du XXesiècle que la signification actuelle s’est imposée progressivement : ce terme désigne aujourd’hui les télangiectasies faciales, qu’elles soient ou non associées à une rosacée caractéristique.