ObjectifsBien que le diabète soit fréquent chez les patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), peu de données existent sur le contrôle et le retentissement de cette comorbidité. L’objectif de cette étude était d’estimer la prévalence du diabète et d’évaluer l’observance thérapeutique, la perception et la qualité de vie associée à cette comorbidité chez les patients infectés par le VIH.Population et méthodeNous avons réalisé une étude transversale dans un centre hospitalier universitaire français en janvier 2010. Les patients séropositifs pour le VIH et traités pour un diabète ont été identifiés grâce à la base de données informatisée DMI2. Les caractéristiques cliniques et le suivi ont été recueillis sur dossier et par interrogatoire. La qualité de vie (MOS SF-12) et l’observance thérapeutique (Simplified Medication Adherence Questionnaire) ont été évaluées à l’aide d’échelles standardisées auto-administrées.RésultatsLa prévalence du diabète traité était de 3,9 % (29/748, intervalle de confiance à 95 %, 2,6 % à 5,5 %). Chez ces 29 patients diabétiques séropositifs pour le VIH, le contrôle virologique du VIH était obtenu pour 93 % d’entre eux alors que seuls 22 % avaient un diabète équilibré. L’infection par le VIH et le diabète étaient perçus comme des maladies potentiellement létales par 96 % versus 71 % des patients, respectivement. Le score moyen de qualité de vie physique était de 43,1 (13,2), se situant en deçà des estimations en population générale. Le défaut d’observance concernait 35 % des patients.ConclusionBien que les traitements antirétroviraux aient transformé le pronostic de l’infection VIH, la perception que les patients attribuent à leur maladie persiste. L’étude fait apparaître un meilleur contrôle de l’infection par le VIH que du diabète. Redonner au patient une appréhension globale de son état de santé (éducation thérapeutique, consultation multidisciplinaire annuelle…) devrait permettre d’améliorer pronostic et qualité de vie.