Les systèmes sensoriels se développent en plusieurs étapes successives qui reposent en partie sur les interactions entre le foetus puis le nouveau-né et leur environnement. Celui dans lequel sont immergés les nouveau-nés immatures diffère par bien des aspects de l’environnement utérin dont ils ont été extraits précocement. Il existe une rupture entre des attentes sensorielles nées en anténatales et les stimulations atypiques auxquelles ils sont exposés en postnatal. Des données précises attestent de la sensibilité des nouveau-nés grands prématurés à cet environnement nosocomial. Il peut altérer leur bien être, leur stabilité physiologique et comportementale, et entraver la perception des signaux sensoriels importants d’origine maternelle. Les répercussions à long terme de cette exposition sont diffi ciles à évaluer du fait du caractère multi-sensoriel des stimulations et de l’origine multifactorielle des troubles du développement risqués par ces enfants. Cependant, les aménagements de l’environnement physique des nouveau-nés expliquent peut-être en partie l’effi cacité à court et moyen termes permise par des programmes formalisés de soins de développement comme le programme NIDCAP, dont ils font partie intégrante. L’architecture, le matériel et les produits utilisés, l’activité humaine environnante et les stratégies de soins représentent les principaux déterminants de leur environnement physique. Des recommandations relatives à ce dernier sont disponibles. Elles devraient être appliquées et complétées. Des progrès techniques dans le matériel disponible et de nouvelles stratégies pour diminuer l’exposition des nouveaunés à ces stimulations potentiellement délétères sont souhaités pour mieux les respecter. Leur effet à long terme devrait être évalué. Cette évolution s’accorde totalement avec la notion de bientraitance hospitalière.