ObjectifNous avons évalué la sexualité et les difficultés sexuelles de patientes mariées atteintes de polyarthrite rhumatoïde au moyen d’un auto-questionnaire.MéthodesCette étude transversale à visée descriptive et analytique, a été réalisée entre octobre et novembre 2010. Elle a consisté en une enquête évaluant la sexualité et la qualité de vie à l’aide d’un auto-questionnaire chez des femmes mariées atteintes de polyarthrite rhumatoïde et indemnes de toute maladie pouvant interférer avec la sexualité.RésultatsDix patientes ont accepté de participer à l’étude. Leur âge moyen était de 42,5 ± 5,8 ans (32–50 ans). L’âge moyen au moment du mariage était de 24,8 ± 8,9 ans (16–48 ans). Six femmes considéraient que la sexualité de leur couple s’était dégradée depuis l’apparition de leur maladie. Chez six femmes, la fréquence des rapports sexuels était diminuée après la découverte de la maladie. L’âge moyen au moment de l’apparition des dysfonctions sexuelles (DS) était de 37,1 ± 5,8 ans (30–48 ans). Six femmes ont admis que leur désir sexuel avait été affecté par la maladie. Les raisons de cette diminution étaient en rapport avec les douleurs articulaires, les raideurs et la fatigue. L’étude de la sexualité par leFemale sexual function index(FSFI) montrait un score composite moyen à 19,2 ± 9,8 (2–30). Sept femmes sur dix avaient un score global du FSFI inférieur ou égal à 26 témoignant de la présence d’une DS. Toutes les dimensions de la sexualité étaient atteintes (désir, excitation, lubrification, orgasme, satisfaction). Nos patientes avaient une qualité de vie globalement moyenne avec un score total l’échelleWorld Health Quality of Life-Brief Version(WHOQOL-BREF) proche de 60 sur 120.ConclusionLa prévalence de la dysfonction sexuelle chez la femme mariée atteinte de PR est élevée quand un questionnaire ciblé est utilisé pour l’identifier. La cause des troubles sexuels est a priori multiple, confluence du caractère à la fois d’un handicap chronique, d’une douleur chronique, et d’une fatigue importante.