Le diagnostic de l’embolie pulmonaire (EP) repose à l’heure actuelle sur une « stratégie diagnostique » et non sur un test unique. L’étape initiale après identification des patients suspects d’EP est l’établissement de la probabilité clinique pré-test. Plusieurs scores validés sont à la disposition du clinicien pour permettre une évaluation standardisée et reproductible de la probabilité clinique, et représentent un outil diagnostique très précieux. En effet, de la probabilité clinique de base dépend la suite des investigations. En cas de probabilité clinique faible ou intermédiaire, le dosage des D-dimères permet d’exclure le diagnostic d’EP chez environ un patient sur trois sans recourir à une imagerie complémentaire. En cas de D-dimères positifs ou de probabilité clinique forte, l’angioscanner multibarrettes est actuellement l’examen de choix. L’échographie de compression veineuse des membres inférieurs et la scintigraphie pulmonaire de ventilation/perfusion gardent toutefois toute leur place chez les patients ayant une contre-indication au scanner, en particulier les insuffisants rénaux. Ayant actuellement à disposition des stratégies diagnostiques de l’EP solidement validées, le défi pour le futur sera de tenter de mieux définir quels sont les patients chez lesquels l’EP devrait être suspectée.