IntroductionLa survenue d’une encéphalopathie postérieure réversible au cours de l’éclampsie est une éventualité connue mais rare. Nous en rapportons les caractéristiques cliniques, radiologiques et évolutives.MéthodesUne étude rétrospective a été réalisée de janvier 2005 à avril 2010 incluant tous les cas deposterior reversible encephalopathy syndrome(PRES) survenus sur un terrain d’éclampsie hospitalisés au service d’anesthésie-réanimation obstétrical du CHU de Casablanca.RésultatsTreize cas de PRES sur éclampsie ont été colligés, l’âge moyen était de 29 ans (18–42). La pression artérielle systolique et la pression artérielle diastolique à l’admission étaient supérieures à 150 et 100 mmHg respectivement dans dix cas. Les signes retrouvés étaient : une cécité régressive dans cinq cas, des signes neurologiques de localisation présents dans quatre cas. Les complications associées étaient une thrombopénie dans dix cas, une cytolyse hépatique dans huit cas, un Hellp syndrome chez neuf patientes, une insuffisance rénale aiguë chez deux patientes. Les régions cérébrales les plus fréquemment touchées étaient les territoires pariétaux et occipitaux (13 cas), suivies par les régions temporales, frontales, et les ganglions de la base (huit cas chacune). Le recours à la ventilation assistée (VA) plus de 24 heures fut nécessaire chez cinq patientes. Le décès a compliqué l’évolution de quatre de nos patientes, aucun n’était directement imputable au PRES lui-même ; toutes les quatre avaient un Hellp syndrome et ont nécessité une VA supérieure à 48 heures. L’évolution a été marquée dans les autres cas par une régression totale des atteintes neurologiques.ConclusionCe travail souligne la gravité du syndrome d’encéphalopathie postérieure « réversible » sur terrain d’éclampsie.