Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), regroupant la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH), sont des affections inflammatoires qui évoluent par poussées entrecoupées de phases de rémissions plus ou moins longues. La MC est significativement plus fréquente chez la femme avec un pic d’incidence entre 20 et 30 ans. Les risques d’infertilité et de dysfonction sexuelle sont comparables à la population générale alors qu’ils sont augmentés chez les patientes avec MICI active ou après chirurgie colorectale. Les MICI sont bien contrôlées grâce aux traitements médicamenteux et la fréquence des poussées pendant la grossesse est similaire à celle en dehors de la grossesse. Les données concernant le risque de malformations congénitales en cas de MICI sont contradictoires. Le risque de prématurité et d’hypotrophie est significativement augmenté et corrélé à l’activité de la MICI. Lorsqu’un traitement médical assure la quiescence de la MICI avant la grossesse, il convient de le poursuivre au cours de la grossesse car ses bénéfices dépassent largement les risques potentiels. La MICI, les éventuelles lésions anopérinéales et les antécédents de chirurgie colorectale influencent la voie d’accouchement, mais, l’indication de césarienne devra être posée sur des arguments uniquement obstétricaux. Une consultation préconceptionnelle semble souhaitable du fait des risques inhérents à la MICI au cours de la grossesse en fonction du stade de la maladie, des antécédents chirurgicaux et des traitements médicamenteux.