ButLa physiopathologie du syndrome d’apnée du sommeil (SAS) dans l’insuffisance cardiaque (IC) n’étant pas encore totalement claire, nous avons réalisé une étude pour déterminer des facteurs associés à la présence d’un SAS dans un groupe d’insuffisants cardiaques et pour rechercher d’éventuelles différences selon le type de SAS, central ou obstructif.Patients et méthodesC’est une étude rétrospective, cas-témoins, sur 30 patients stables dont le traitement de l’IC est optimal et qui ont eu systématiquement une polygraphie ventilatoire, une échographie cardiaque et une épreuve d’effort cardiorespiratoire.RésultatsIl y a une majorité (80 %) d’hommes dans le groupe. L’âge moyen est de 64,1 ± 13,8 ans. La fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) moyenne est de 40 ± 9,8 %. La fréquence du SAS est élevée à 60 % dont 33,3 % de SAS central (SASC) et 26,7 % de SAS obstructif (SASO). L’index de masse corporelle, la tension artérielle et les pressions de remplissage du ventricule gauche évalués par le E/Ea (onde E/onde Ea à l’anneau mitral) sont significativement plus élevés chez les patients ayant un SAS (p < 0,05). Le stade NYHA (New York Heart Association) est significativement plus élevé (p = 0,04) et le pic de la VO2max significativement plus abaissé (p = 0,05) chez les SASC que chez les SASO.ConclusionL’élévation des pressions de remplissage ventriculaires gauches estimée par le rapport E/Ea est significativement associée au SAS dans l’IC. L’état fonctionnel chez les SASC est plus péjoratif que chez les SASO.