Points essentielsLa néphroangiosclérose (NAS), ou néphropathie hypertensive, représente la première cause d’insuffisance rénale terminale en France, cependant dans les essais thérapeutiques prospectifs de l’hypertension artérielle (HTA), l’insuffisance rénale terminale ne représente qu’une petite fraction des événements (0,2 à 0,4 % par an).La NAS est caractérisée histologiquement par un ensemble de lésions dont aucune n’est réellement spécifiqueet qui peuvent être observées chez les sujets obèses ou au cours du vieillissement normal. Cliniquement la NAS est peu symptomatique, mais le pronostic n’est pas bénin, grevé par la morbi-mortalité cardiovasculaire et rénale.Cet aspect peu spécifique explique probablement pourquoi le diagnostic de NAS est facilement fait par excès, les principaux diagnostics différentiels étant la néphropathie ischémique athéromateuse, les néphropathies primitives pauci-symptomatiques, voire les séquelles d’une NAS maligne passée inaperçue.La très forte prévalence de NAS dans les populations d’origine africaine a longtemps fait suspecter une prédisposition génétique. Des variants géniques de MYH9/APOL1 qui sont fortement associés à la NAS ont été récemment identifiés, mais le lien physiopathologique entre ces variants et l’atteinte rénale n’est pas encore élucidé.Le traitement fait appel préférentiellement aux bloqueurs du système rénine angiotensine, en particulier lorsqu’il existe une protéinurie. La cible tensionnelle est moins solidement établie, les données les plus récentes de l’étude AASK suggèrent cependant un bénéfice sur la progression des valeurs plus basses < 135/80 voire < 130/80 mmHg, tout spécifiquement chez les patients avec une protéinurie.