Population sans cesse croissante en médecine d’urgence préhospitalière, les patients très âgés répondent à des particularités propres et il y a lieu de s’interroger sur la pertinence de leur prise en charge. Cette étude a pour objectif de fournir des données précises quant au devenir des sujets supérieurs à 80 ans à la suite de l’intervention du Smur. Il s’agissait d’une étude prospective, de cohorte, incluant tout patient âgé supérieur ou égal à 80 ans en intervention primaire sur un an. En préhospitalier, étaient recueillies les données sur l’état clinique des patients, sur leur état de santé antérieur et leur autonomie. Le recueil à trois mois était axé sur l’autonomie et la qualité de vie. Les données sont exprimées en moyenne ± DS, médiane [EIQ] et pourcentages, et comparés par Anova pour les variables quantitatives continues, un test U pour les variables discontinues et par un Chi2 pour les variables qualitatives. Cinq cent vingt-trois patients ont été inclus. L’âge moyen était de 86 ± 5 ans. À j0, 63 % (n = 329) vivaient à domicile et l’échelle ADL est à 2 [0–9]. À m3, le taux de survie était de 66 % (n = 273), 64 % (n = 177) vivaient à domicile et l’échelle ADL était de 2 [0–8] versus 1 [0–6],p = 0,01. Notre étude a confirmé l’utilité et l’efficacité d’une prise en charge d’emblée maximale des sujets âgés, surtout autonomes. L’utilisation quotidienne d’outils standardisés rendant possible un dépistage rapide de l’autonomie devrait permettre aux praticiens d’innover et donc d’adapter leur prise en charge.