Le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) est un récepteur membranaire à activité tyrosine kinase. Il devient un oncogène par acquisition d’une mutation activatrice, située essentiellement dans les exons 19 ou 21 du gène. Il joue un rôle clé dans l’apparition et le développement des adénocarcinomes pulmonaires mutés pour l’EGFR. La présence d’une mutation activatrice de l’exon 19 ou 21 est associée à une sensibilité accrue aux inhibiteurs de la fonction tyrosine kinase de l’EGFR ou EGFR-TKis, mais est également un facteur de bon pronostic dans le cancer bronchique. La technique de référence pour la détection de ces mutations est le séquençage, mais des techniques plus sensibles sont en cours d’évaluation. Les patients dont la tumeur exprime une mutation de sensibilité de l’EGFR peuvent bénéficier d’un traitement par gefitinib dés la première ligne de traitement. Les indications de l’erlotinib ne sont pas liées au statut EGFR de la tumeur et l’erlotinib peut être proposé en deuxième ou troisième ligne et en maintenance après stabilisation par une chimiothérapie à base de platine. Après une réponse clinique initiale sous EGFR-TKis, les patients dont la tumeur est mutée pour l’EGFR développent une résistance secondaire au traitement. À ce jour, deux mécanismes de résistance secondaire sont identifiés, la sélection de la mutation T790 M de l’exon 20 de l’EGFR et l’amplification de MET. D’autres anomalies moléculaires comme les mutations derasou la présence d’un gène de fusion EMLA4/ALK seraient mutuellement exclusives avec les mutations de l’EGFR et sont associées à une résistance primaire aux EGFR-TKis.