IntroductionSi les facteurs de risque des occlusions veineuses rétiniennes (OVR) ont fait l’objet de nombreuses publications épidémiologiques, leurs circonstances de survenue ne sont pas parfaitement connues.Patients et méthodesune étude prospective par questionnaire a été réalisée entre janvier et octobre 2009 chez des patients ayant une OVR et chez des patients témoins.RésultatsSoixante et un patients, incluant 42 occlusions de la veine centrale (OVCR) et 19 occlusions de branche (OBV) et 118 témoins sains ont été inclus. Parmi les OVCR, 77 % des patients notaient la découverte des symptômes le matin au réveil et seulement 33 % des OBV. La survenue était répartie sur tous les mois de l’année avec une relative prépondérance en mai, septembre, octobre et décembre. En comparaison avec les témoins, on retrouvait une proportion plus forte parmi les OVR pour (dans l’ordre de risque le plus élevé) : le terrain migraineux (OVCR : 21 %, OBV : 47 %, témoins : 13 %,p = 0,008), l’hypertension artérielle (52 % pour les OVCR, 63 % pour les OBV, 37 % pour les témoins,p = 0,012), le glaucome (OVCR : 33 %, OBV : 22 %, témoins : 16 %,p = 0,034), la prise d’anticoagulant ou d’antiagrégant plaquettaire (OVCR = 42 %, OBV = 33 %, témoins = 26 %,p = 0,074), l’hyperlipidémie, la notion de traumatisme oculaire, la surdité brusque ou les vertiges. On retrouvait avec une fréquence comparable dans les deux groupes : l’indice de masse corporelle, les antécédents de phlébite ou de gastrite, le tabagisme, le stress, le jeûne, la déshydratation, la prise de vasodilatateurs, les voyages en altitude.ConclusionEn dehors des facteurs de risque déjà connus, cette étude met en évidence la fréquence de la migraine chez les patients ayant une OVR. Dans plus de trois quarts des cas, les symptômes étaient découverts le matin au réveil, ce qui suggère que des évènements nocturnes puissent jouer un rôle important dans la physiopathogénie de cette affection.