Le conflit ivoirien (2002) a provoqué le retour de 360 000 rapatriés burkinabés dans leur pays d'origine. En provenance de foyers ivoiriens de maladie du sommeil, ces rapatriés se sont principalement installés dans des régions du Burkina Faso qui furent les foyers les plus virulents de la maladie au début du XX^e siècle et où la mouche tsé-tsé est toujours présente. Cette situation représenterait-elle une possibilité de réémergence de la maladie du sommeil ? C'est ce risque que nous avons cherché à évaluer puis à vérifier. Deux zones d'étude situées à proximité de la frontière ivoirienne ont été identifiées en prenant en compte le nombre de rapatriés, l'historique de la maladie et la présence du vecteur. Les populations de ces deux zones ont été caractérisées (rapatriés ou non, régions de provenance, ...) pour évaluer le risque précisément, puis examinées afin de mettre en évidence l'existence (ou non) de la maladie. La provenance des rapatriés démontre la possibilité d'introduction du parasite au Burkina Faso. Les prospections médicales effectuées chez les rapatriés n'ont pas permis de dépister de cas de maladie du sommeil, cependant des séropositifs ont été diagnostiqués. Dans notre étude, compte tenu de l'échelle de temps limitée nous ne pouvons pas conclure que les déplacements de population ont été la cause de la réapparition de la maladie du sommeil dans le Sud-ouest du Burkina Faso. Les phénomènes de réémergence/épidémisation/extinction de cette pathologie nécessitent des conditions bien particulières et encore mal connues.