Les effets secondaires locaux des collyres anti-glaucomateux ne sont souvent que des effets secondaires mineurs – hyperhémie conjonctivale, démangeaisons, sensation d’inconfort ou de gêne à l’instillation – mais sont pourtant très souvent responsables d’une mauvaise observance au traitement et de ce fait d’une diminution de son efficacité. Ces symptômes traduisent de plus souvent, même lorsqu’ils sont très modérés, le développement d’altérations et de remaniements majeurs et souvent irréversibles de la surface oculaire. Ces altérations de la surface oculaire induites par les traitements antiglaucomateux comportent notamment souvent le développement d’une fibrose sous-conjonctivale et augmentent le risque d’échec des chirurgies filtrantes. Les différents constituants des collyres, notamment le principe actif, l’agent conservateur et les excipients, peuvent être impliqués dans la survenue de ces effets secondaires et dans le développement ou l’aggravation d’altérations de la surface oculaire. De ce fait, il est important d’identifier l’agent causal et les mécanismes de ces effets secondaires, afin de pouvoir choisir une thérapeutique minimisant la gêne ressentie par les patients et augmentant la probabilité de bonne observance. Afin de limiter les altérations de la surface oculaire, l’intérêt des formulations sans conservateurs doit être considéré dès l’initiation d’un traitement antiglaucomateux.