IntroductionLes dermites de contact lymphomatoïdes correspondent à une hypersensibilité retardée avec infiltration lymphocytaire T prédominante. Nous en rapportons un cas dans lequel l’infiltration lymphocytaire B était majoritaire et associée à un eczéma. La seconde particularité de cette observation est le mode de contact avec l’allergène, indirect et conjugal.ObservationUn homme de 32 ans consultait pour un nodule érythémateux de la face antéro-interne du bras gauche et des lésions d’eczéma sur la face antérieure du bras gauche et la face latérale gauche du tronc. Les lésions étaient apparues six mois auparavant et résistaient aux dermocorticoïdes. La biopsie du nodule concluait à une hyperplasie lymphoïde cutanée à composante lymphocytaire B majoritaire et celle des plaques à de l’eczéma chronique. Parmi les tests épicutanés de la batterie European Contact Dermatitis Research Group (ECDRG), seul le test à la paraphénylène diamine était positif. La source d’exposition était la coloration capillaire de l’épouse du patient. L’arrêt des colorations a entraîné une disparition définitive des lésions d’eczéma et du nodule.DiscussionCette observation illustre le fait qu’un allergène unique peut induire des lésions de phénotypes lymphocytaires différents et que, en pratique allergologique, l’interrogatoire des patients se doit d’être le plus poussé possible.