L’effet d’une thérapeutique sur l’évolution d’un paramètre fonctionnel est une méthode élégante pour apprécier la relation causale entre anomalie fonctionnelle et symptômes. Nous rapportons une observation analysant les effets de la thromboendartériectomie pour hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) post-embolique sur les paramètres fonctionnels à l’exercice. Un patient (62 ans) présentait une HTAP post-embolique documentée par angiographie pulmonaire et cathétérisme cardiaque droit (PAPm : 48 mmHg). Les épreuves fonctionnelles d’exercice mettaient en évidence une diminution de l’aptitude aérobie (59 % des valeurs prédites), une hyperventilation importante (VE/VO2 au pic à 82) et un rapport de l’espace mort au volume courant (VD/Vt) augmenté au repos (0,55) et restant élevé au pic de l’effort (0,48). La thromboendartériectomie réalisée s’accompagnait d’une amélioration spectaculaire de la dyspnée (classe NYHA passant de II à I), d’une amélioration progressive de l’aptitude aérobie et d’une diminution importante de VD/Vt (0,26) et de l’hyperventilation d’exercice (VE/VO2 au pic : 38). Cette observation illustre le fait que l’augmentation de l’espace mort physiologique à l’exercice entraîne une importante hyperventilation d’exercice et en conséquence la dyspnée d’effort.