La greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques est la forme d’immunothérapie cellulaire la plus employée grâce aux cellules allogéniques étrangères au patient porteur du cancer, qui reconnaissent et éliminent les cellules tumorales. La curabilité par allogreffe de cellules souches hématopoïétiques est basée sur deux mécanismes d’action : le conditionnement myélo-ablatif ou non myélo-ablatif et immunosuppresseur induisant une cytoréduction importante des cellules tumorales ou l’induction de tolérance et le contrôle antitumoral immunologique assuré par des effecteurs immuns allogéniques appelé effet GVL ou GVT (effet du greffon contre la leucémie ou la tumeur). Cette stratégie est actuellement en phase de mutation importante en raison de développements technologiques et médicamenteux récents avec : (a) les greffes de cellules souches hématopoïétiques sanguines obtenues après mobilisation par des facteurs de croissance hématopoïétiques et les greffes de sang placentaire ; (b) l’augmentation des greffes à partir de donneurs volontaires et le développement des greffes haplo-identiques ; (c) l’immunomodulation guidée par la documentation du chimérisme et de la maladie résiduelle après la greffe avec réinjection de lymphocytes du donneur ; (d) les conditionnements d’intensité réduite visant à réduire la toxicité en limitant l’intensité chimiothérapique du conditionnement et en favorisant l’effet antitumoral immunologique ; (e) la chimiothérapie séquentielle suivie d’allogreffe après conditionnement non myélo-ablatif dans le cas d’hémopathies réfractaires ou à très mauvais pronostique. L’expérience acquise montre indéniablement que cette stratégie doit être développée et affinée du fait du bénéfice potentiel attendu chez certains patients et ainsi l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques véritable immunothérapie devrait être positionnée dans le cadre d’une stratégie thérapeutique globale en onco-hématologie.