IntroductionNotre étude a pour but de mieux caractériser le phénotype de la myopie forte en analysant le profil biométrique oculaire d’une population myope forte et ainsi de vérifier l’existence d’un réel phénotype homogène pouvant caractériser la myopie forte.Patients et méthodesNous avons analysé les caractéristiques biométriques de 718 yeux de myopes ayant une erreur réfractive supérieure à5 dioptries. Les paramètres biométriques (kératométrie, longueur axiale et pression intraoculaire) ont été comparés en fonction du sexe et du degré du trouble réfractif.RésultatsIl existe une hétérogénéité des profils biométriques entre hommes et femmes. Le phénotype myopique des hommes est dominé par une élongation isolée du globe oculaire alors que celui des femmes est la résultante d’une élongation de l’œil et d’une augmentation de la puissance cornéenne. Cette différence de phénotype est d’autant plus vraie que l’on se situe à des niveaux intermédiaires de myopie (entre −5 et −10 dioptrie). Au-delà de 15 dioptries, ces phénotypes semblent se rejoindre en un modèle déterminé essentiellement par la longueur du globe oculaire.ConclusionLes myopes forts, tels qu’on les définit actuellement, ne présentent pas un phénotype homogène du fait, essentiellement, de différences entre les deux sexes ; cette homogénéité n’est en fait retrouvée qu’à partir de 15 dioptries d’erreur réfractive.