IntroductionLe diagnostic de maladie d’Alzheimer (MA) repose actuellement sur des critères cliniques, axés sur la présence d’un syndrome amnésique évocateur d’un dysfonctionnement temporal interne. Depuis quelques années, la possibilité de doser dans le LCR les protéines directement impliquées dans la physiopathologie de la MA offre des perspectives diagnostiques nouvelles. Un profil suggestif de MA a été défini, caractérisé par une diminution du peptide bêta-amyloïde, combiné à une augmentation de la protéine Tau et de sa fraction phosphorylée.État des connaissancesLes données de la littérature indiquent que, dans les formes usuelles de MA satisfaisant les critères cliniques en vigueur, la valeur ajoutée de l’utilisation des biomarqueurs reste modeste. En revanche, ils semblent endosser une meilleure valeur prédictive chez les patients jeunes (avant l’âge de 65 ans), notamment dans les formes atypiques où les perturbations inaugurales sont de nature non mnésique (visuelles, linguistiques ou comportementales). De plus, du fait de leur relation étroite avec le processus pathologique, ils peuvent apporter des informations pronostiques utiles sur l’agressivité de la maladie.Conclusion et perspectivesAinsi, la réalisation des biomarqueurs du LCR en pratique clinique doit principalement être indiquée dans le bilan de troubles cognitifs du sujet jeune, en particulier lorsque les premières manifestations sont de nature non mnésique. Leur développement offre cependant de multiples perspectives dans les champs de la recherche clinique et thérapeutique.