Les fractures de l’orbite de l’enfant ont des spécificités liées à leur survenue sur un être en croissance et en évolutivité structurelle. L’objectif de cette mise au point est de détailler les éléments anatomiques, épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques. Les fractures de l’enfant sont peu fréquentes et souvent associées à d’autres lésions. Avant sept ans, les fractures du toit de l’orbite sont plus fréquentes alors que les fractures du plancher le deviennent après sept ans. Au fur et à mesure du vieillissement, l’épidémiologie et les types lésionnels se rapprochent de ceux de l’adulte. Le diagnostic clinique doit être confirmé par l’imagerie, essentiellement la tomodensitométrie. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) n’est pas systématique mais peut être utile lorsque le diagnostic est difficile. La prise en charge est rarement chirurgicale mais une surveillance est nécessaire. Les indications chirurgicales urgentes sont représentées par les hématomes compressifs et les incarcérations des muscles oculomoteurs. Ces incarcérations sont une des spécificités des fractures de l’orbite de l’enfant. La structure osseuse particulière de l’enfant est incriminée. Nous émettons l’hypothèse d’une force de rappel liée au périoste orbitaire particulièrement épais et élastique chez l’enfant.