La base du traitement initial de l’embolie pulmonaire à risque faible ou intermédiaire (hémodynamiquement stable) est le traitement anticoagulant. Ses objectifs principaux sont de diminuer le risque d’extension du caillot, de récidive thromboembolique (mortelle et non mortelle) et d’apparition d’une hypertension pulmonaire thromboembolique chronique, en permettant à la fibrinolyse physiologique de reperméabiliser les vaisseaux pulmonaires. Actuellement, le traitement anticoagulant initial de l’embolie pulmonaire est biphasique, avec un traitement parentéral reposant sur l’héparine et ses dérivés (héparines de bas poids moléculaire, fondaparinux) suivi d’un traitement oral par les antivitamines K (AVK). Ces traitements sont efficaces mais présentent de nombreuses contraintes (voie parentérale initiale, surveillance et monitorage biologiques…). En France, il est recommandé de privilégier les héparines de bas poids moléculaire ou le fondaparinux, plus simples à manipuler. Néanmoins, l’héparine non fractionnée garde toute sa place dans certaines situations spécifiques comme le patient avec insuffisance rénale sévère, celui en situation périopératoire ou à haut risque hémorragique. La prochaine mise sur le marché des nouveaux anticoagulants va modifier profondément la prise en charge thérapeutique de la majorité de ces patients, mais l’héparine et les AVK resteront probablement nécessaires pour certains patients.