Les tachycardies supraventriculaires sont les plus fréquentes des arythmies de la femme jeune et leur survenue en cours de grossesse n’est pas un évènement rare. Leur traitement, après échec de réduction par manœuvres vagales, se fait préférentiellement par l’administration intraveineuse d’adénosine. Si l’action au niveau de la fibre musculaire lisse myométriale de l’adénosine est connue in vitro, peu de données existent sur son effet in vivo et notamment sur sa capacité à induire des contractions utérines. Nous rapportons ici le cas d’une femme enceinte traitée à 30 semaines d’aménorrhée et cinq jours par adénosine pour une tachycardie jonctionnelle paroxystique. La réduction de cette tachycardie a été immédiatement suivie d’une menace d’accouchement prématurée qui a nécessité l’administration d’une tocolyse intraveineuse par inhibiteurs calciques et une maturation pulmonaire fœtale par une cure de corticoïde. Sans que l’on puisse affirmer avec certitude que l’adénosine est responsable de cette menace d’accouchement prématurée, cette observation va dans le sens des données physiopathologiques et doit attirer l’attention des cliniciens sur cette possible complication du traitement.