La rationalité scientifique et médicale méconnaît souvent l’importance de la dimension symbolique du rapport personnel et collectif au corps dont la greffe d’organes ne peut faire l’impasse. D’où la difficulté des campagnes de sensibilisation avec ce divorce croissant entre des manœuvres de ressuscitation destinées à la seule perfusion des organes, lors des prélèvements chez des sujets à cœur arrêté et l’encouragement à une attitude d’accompagnement respectueux de la personne. Le discours médical de bienfaisance pour le receveur ne peut faire abstraction d’un dialogue sur le sens d’un « don », dont le contre-don est porteur des mêmes valeurs symboliques.