IntroductionLa prime adolescence (12 à 15 ans) est marquée par la transformation pubertaire et la sexualisation du corps, des changements au niveau des cognitions et l’engagement progressif dans la découverte de son propre corps, du corps de l’autre et de leur contact. Cette étude est la poursuite d’un précédent travail de construction et de validation d’un questionnaire sur la sexualité à l’adolescence (Courtois et al., 1998)[8].MéthodesParticipants. L’échantillon se composait de 312 collégiens de quatre collèges de Tours et ses environs (Indre-et-Loire) : 164 filles (52,6 %) et 148 garçons ; avec une moyenne d’âge de 13,8 ans (ET de 1,02 ; étendue de 10,7 à 16,9). Matériel. Le matériel comprenait 22 items et intégrant les 13 items du questionnaire initial de Courtois et al. (1998)[7,8]structurés en trois dimensions (« Engagement comportemental dans la sexualité », « Amour et la fidélité » et « Goût de draguer »). Procédure. L’étude s’est déroulée en 2008 en situation de classe.RésultatsLes résultats de l’analyse factorielle exploratoire ont permis de retrouver trois facteurs qui expliquent 41 % de la variance totale : « Sortir avec quelqu’un » ; « Privilégier l’amour » et « Draguer en espérant avoir des relations intimes ». Les alphas de Cronbach sont respectivement de 0,79 ; 0,70 et 0,66. Une analyse factorielle confirmatoire permet de témoigner d’une bonne adéquation du modèle retenu (15 items saturés à > 0,50) (Chi2 de 162, ddl = 87,p < 0,001 ; GFI de Joreskog de 0,91 et RMSEA = 0,05). Nous sommes donc en mesure de proposer un questionnaire de 15 items, structurés dans trois dimensions de la sexualité à la prime adolescence en accord avec les intérêts, émotions et relations à l’adolescence. Il n’existe aucune différence significative pour « Sortir avec quelqu’un » entre les garçons et les filles. Il existe en revanche une différence pour « Privilégier l’amour » (0,87 pour les filles versus 0,80 pour les garçons,p < 0,05) et surtout pour « Draguer en espérant avoir des relations intimes » (0,60 versus 0,76 pour les garçons,p < 0,001). Avec l’accroissement de l’âge, on constate l’augmentation des scores pour « Sortir avec quelqu’un » quel que soit le genre (p < 0,05) ; une baisse des scores pour « Privilégier l’amour » (pour les filles (p < 0,05) et une augmentation des scores pour « Draguer en espérant avoir des relations intimes » (pour les garçons (p < 0,05).DiscussionCette étude nous a permis de valider une échelle de sexualité à la prime adolescence qui présente de bonnes qualités psychométriques. Elle a été réalisée sur un échantillon plus large et plus représentatif de cette période que l’étude initiale, tout en retrouvant l’essentiel des résultats antérieurs. Ainsi, l’usage de cette échelle, pourrait permettre d’appréhender la sexualité à la prime adolescence dans trois dimensions significatives du développement psychosexuel, mais également en termes de sexualité à risque : intérêt trop marqué pour la sexualité génitale, engagement comportemental et rapport sexuel précoce ou encore l’absence des sentiments.