ObjectifLe but de notre étude est de comparer l’incidence de l’elective Single Embryo Transfer (eSET) par rapport au Double Embryo Transfer (DET) et ses résultats en termes de taux d’accouchement et de grossesse gémellaire lors des premières et secondes tentatives de FIV/ICSI, dans un groupe de patientes sélectionnées afin d’analyser si l’extension d’une politique de transfert électif d’un embryon lors de la seconde tentative est effective et justifiée sur le plan médical.Patientes et méthodesÉtude rétrospective menée sur les transferts embryonnaires réalisés lors des premières et secondes tentatives de 513 couples, réalisés dans l’unité bioclinique de FIV du CHU de Clermont-Ferrand entre le 1^erjanvier 2004 et le 31 décembre 2006. Les femmes appartenant aux couples pris en compte sont âgées de moins de 36 ans. Le jour du transfert (deuxième jour du développement embryonnaire), au moins deux embryons de bonne qualité ont été observés. Après information éclairée sur l’eSET et le DET, les couples donnent leur consentement écrit au transfert d’un ou de deux embryons. Les résultats principaux sont exprimés en taux d’accouchement global par tentative et après transfert d’un ou deux embryons, en taux d’accouchement cumulés (transfert d’un et de deux embryons) et en taux de grossesse gémellaire.RésultatsCinq cent treize couples ont bénéficié d’un transfert embryonnaire lors de leur première tentative de FIV/ICSI (rapport eSET/DET = 0,5). Le taux d’accouchement cumulé global (eSET et DET) est de 37,1 %, sans différence significative entre l’eSET et le DET (36,2 % vs 37,5 % ;p = ns). Le taux global de grossesses gémellaires est de 12 % (dont 0 % en eSET vs 24 % en DET ;p < 0,001). Deux cent cinq couples ont bénéficié d’une seconde tentative (92,3 % en DET et 7,7 % en eSET). Le taux d’accouchement cumulé global est de 34,1 % avec aucune différence observée entre l’eSET et le DET (31,3 % vs 34,3 %). Le taux global de grossesses gémellaires de 22,5 % (dont 0 % en eSET vs 24,6 % en DET) est significativement augmenté par rapport au taux de 12 % de la première tentative.Discussion et conclusionL’augmentation des grossesses gémellaires lors des secondes tentatives est expliquée par l’augmentation des DET. Cela est lié à la non-acceptation par les couples d’un nouvel eSET, malgré des résultats acceptables en termes de taux d’accouchement. Il convient donc de trouver des solutions pour favoriser l’extension de cette politique de transfert unique plutôt par des mesures incitatives (remboursement d’un nombre plus important de tentatives), ou réglementaires (comme en Belgique), car la seule information des couples ne semble pas être efficace.