ButLe but de notre travail a été de déterminer la nature des calculs urinaires ainsi que les principaux processus lithogènes chez des patients atteints de sclérose en plaques (SEP) ayant développé secondairement une lithiase urinaire.Patients et méthodeIl s’agit d’une étude rétrospective portant sur 60 calculs qui provenaient de 49 patients lithiasiques dont 30 femmes et 19 hommes. Les calculs ont été analysés par microscopie optique et spectroscopie infrarouge.RésultatsLes résultats ont mis en évidence la nette prépondérance des calculs phosphatiques. Les lithiases étaient localisées dans le haut-appareil urinaire dans deux tiers des cas. Parmi ces calculs, on notait la fréquence particulièrement élevée de la struvite (65 % des cas chez la femme et 45 % des cas chez l’homme), suggérant que le principal mécanisme lithogène chez les patients atteints de SEP était l’infection urinaire à germes uréasiques. Le second processus lithogène chez ces patients était métabolique. En effet, la fréquence élevée, surtout chez l’homme, de laweddelliteet de labrushiteévoquait une hypercalciurie à l’origine d’une partie des calculs observés au cours de la SEP.ConclusionDans cette série de calculs développés au cours de la SEP, l’origine infectieuse s’est révélée prépondérante, notamment chez la femme. Les complications lithiasiques d’origine infectieuse pouvaient être rattachées aux troubles vésico-sphinctériens qui sont extrêmement fréquents et polymorphes chez ces patients ; d’où l’importance d’une prise en charge adaptée afin de prévenir les complications liées aux infections urinaires, en particulier la migration ascendante des bactéries et de préserver l’avenir uro-néphrologique des patients.