ObjectifsLes nouveaux biomarqueurs cardiovasculaires font l’objet d’un véritable engouement de la part des cliniciens pour leur valeur diagnostique et pronostique. Ils pourraient en outre améliorer la stratification du risque périopératoire en complément des scores cliniques de risque cardiovasculaire. L’objectif de cette revue est de préciser la place éventuelle des biomarqueurs cardiovasculaires dans la stratification du risque périopératoire.Acquisition des donnéesRecherche à partir de la base de données PubMed®des articles en langues anglaise et française jusqu’au mois de juin 2010. Les mots clés étaient : biomarqueurs cardiaques, troponines, troponine I cardiaque (TnIc), peptides natriurétiques, peptide natriurétique de type B (BNP), protéine C réactive (CRP), approche multimarqueurs, stratification du risque, scores de risque.Synthèse des donnéesDe très nombreux travaux sont consacrés à l’intérêt diagnostique et pronostique des nouveaux biomarqueurs cardiaques en chirurgie cardiaque et non cardiaque, validant au plan méthodologique un nombre important (mais néanmoins incomplet) d’étapes hiérarchiques indispensables avant de pouvoir recommander une utilisation large de ces biomarqueurs en pratique quotidienne. Si les premiers travaux faisant état d’une valeur pronostique additionnelle par rapport aux modèles cliniques prédictifs déjà connus et utilisés commencent à apparaître, notamment pour la TnIc postopératoire et/ou le BNP préopératoire, nous manquons encore de preuves formelles concernant l’impact positif sur la prise en charge des patients et la démonstration d’une amélioration de leur pronostic à court et long terme sur la base des modifications stratégiques ou thérapeutiques apportées.ConclusionsEn dépit du caractère séduisant et objectif de ces modèles prédictifs biologiques simples, il convient de rester prudent quant à la réalité de leur valeur ajoutée sur les scores de risque clinique pour la pratique quotidienne.