Impact positif d'un documentaire vidéo-TV sur la vaccination antitétanique des femmes au Cambodge et causes de non-vaccination.
Auteurs : Painvin C1, Schlumberger M, Chhem DB, Savannarom D, Phong P, Gilberg SPour évaluer l'impact d'un documentaire incitant les femmes à participer à deux vaccinations collectives antitétaniques de rattrapage au Cambodge, on a tiré au sort dix villages sur 65 où ce documentaire a été projeté en vidéo, puis on a tiré au sort dans chaque village 33 résidentes de plus de 11 ans qui ont été interrogées sur leur statut vaccinal tétanos et leur participation aux séances vidéo avant la vaccination. Après la première séance de vaccination collective, on a vérifié leur statut vaccinal sur leurs cartes de vaccination et recensé éventuellement les causes d'absence à cette séance. Le documentaire a été rediffusé une fois, dix mois plus tard, sur une chaîne de télévision (TV) locale juste avant la deuxième vaccination collective. On a alors vérifié si elles avaient vu le documentaire à la TV et si elles avaient participé à cette seconde vaccination collective, en notant les causes d'absence éventuelles. Les données de 323 femmes ont pu être analysées: 24 % d'entre elles avaient vu le documentaire en vidéo contre seulement 2,4 % à la TV. Les femmes ayant vu la vidéo se sont faites, de façon significative, plus vacciner lors de la première vaccination collective que celles qui ne l'avaient pas vue (p = 0,0006 ; IC 95 %: 1,23 < RR = 1,51 < 1,84). Pour la vaccination de rappel, l'impact du documentaire a été positif sans être significatif (p = 0,27 ; IC 95 %: 0,91 < RR = 1,23 < 1,66). De façon significative, les femmes de plus de 45 ans ont plus souvent complètement échappé à la vaccination que les femmes en âge de procréer (FAP) [p = 0,00003IC 95 %: 1,53 < RR = 2,13 < 2,97] qui, elles, y ont plus souvent échappé que les écolières (p = 0,002). Les principales causes de non-vaccination lors de ces deux campagnes étaient un intervalle insuffisant avec la dose précédente selon le calendrier OMS (25 %), un rendez-vous pour un travail agricole (18 %), un voyage d'agrément (8 %), une peur des injections (7 %) et le fait d'être complètement vaccinée (7 %). Seulement, 2 % des femmes ont déclaré ne pas avoir été informées de la vaccination.