ProblématiqueChez l’enfant prématuré, mortalité et morbidité sont significativement moindres chez les filles. Parmi les hypothèses permettant d’expliquer cette différence de pronostic, une meilleure protection intrinsèque des filles par rapport au stress oxydatif est évoquée.Objectif de l’étudeComparaison du métabolisme du glutathion (GSH) de grands prématurés selon le sexe dans les heures suivant la naissance.Population et méthodeLors d’une étude prospective évaluant le stress oxydatif de grands prématurés, nous avons analysé le métabolisme du GSH pendant les 48 premières heures de vie chez 240 prématurés de moins de 32 semaines d’aménorrhée.RésultatsLe taux de GSH plasmatique des filles (n = 123) était similaire à celui des garçons (n = 117) : 0,932 ± 0,016 versus (vs) 0,956 ± 0,012 nmol/L (moyenne ± DS). En revanche, le taux intraérythrocytaire de glutathion peroxydase (GPX) était significativement supérieur chez les filles : 11,63 ± 0,25 vs 10,21 ± 0,24 μmol/min/g hémoglobine (p < 0,001). Il en allait de même pour le taux intraérythrocytaire de glutathion-réductase (GR) : 12,18 ± 0,23 vs 11,22 ± 0,21 μmol/min/g hémoglobine (p = 0,002). À cet âge, nous n’avons observé aucune corrélation entre le taux de GSH ou de ses enzymes avec les principaux paramètres cliniques périnatals.ConclusionJuste après la naissance, si le taux de GSH est similaire chez le grand prématuré garçon ou fille, les enzymes impliquées dans sa synthèse (GPX) et sa régénération (GR) sont significativement plus élevées chez les filles. Cette différence pourrait expliquer, pour partie, la meilleure résistance au stress oxydatif observée chez les filles.