L’hyperphosphorémie est une anomalie fréquente chez l’insuffisant rénal chronique et est associée à une morbidité cardiovasculaire accrue. Le carbonate de lanthane est un chélateur non calcique du phosphore indiqué chez les patients insuffisants rénaux chroniques dialysés ou non dialysés. Son absorption digestive est minime (biodisponibilité < 0,002 %). Cette quantité infime est rapidement éliminée par voie biliaire mais il existe en début de traitement une accumulation au niveau hépatique et osseux, qui atteint un plateau en quelques semaines. Un suivi de patients allant jusqu’à six ans a néanmoins montré une absence de toxicité hépatique ou osseuse. L’efficacité et la bonne tolérance du carbonate de lanthane ont été démontrées dans des essais randomisés. Les principaux effets indésirables rapportés sont des troubles gastro-intestinaux, avec une fréquence comparable au placebo ou aux autres traitements. L’hypercalcémie est en revanche moins fréquente qu’avec les chélateurs calciques. Cette revue a pour but de présenter les données pharmacocinétiques, pharmacodynamiques et cliniques (efficacité et tolérance) du carbonate de lanthane, ainsi que de discuter de sa place dans la stratégie de prise en charge de l’hyperphosphorémie chez l’insuffisant rénal chronique.