Séroépidémiologie de la rubéole, de la varicelle et des infections par le cytomégalovirus et le parvovirus B19 chez les femmes enceintes dans la région de Sousse, Tunisie.
Auteurs : Hannachi N1, Marzouk M, Harrabi I, Ferjani A, Ksouri Z, Ghannem H, Khairi H, Hidar S, Boukadida JLe but de cette étude est de déterminer les séroprévalences des virus de la rubéole (VR), du cytomégalovirus (CMV), du virus de la varicelle et du zona (VZV) et du parvovirus B 19 (PB 19) chez 404 femmes enceintes tunisiennes consultant à la maternité du CHU Farhat-Hached de Sousse et d'étudier la fiabilité des antécédents éruptifs rapportés. Les caractéristiques sociodémographiques et les antécédents ont été recueillis à l'aide d'un questionnaire. L'analyse des facteurs de risque a été réalisée par régression logistique uni- et multivariée. Les prévalences étaient de 79,7 % pour la rubéole, 96,3 % pour le CMV, 80,9 % pour la varicelle et 76,2 % pour le PB 19. Les facteurs associés à une forte prévalence étaient: le nombre de personnes par pièce pendant l'enfance (> 2) pour le CMV (p = 0,004), l'activité professionnelle irrégulière du mari pour le VZV (p = 0,04) et l'âge (> 30 ans) pour le PB19 (p = 0,02). Les valeurs prédictives positives (VPP) et négatives (VPN) de l'interrogatoire étaient respectivement de 92,6 et 17,2 % pour la rubéole et de, respectivement 84,9 et 20,9 % pour la varicelle. Une réceptivité importante demeure pour le VR, le VZV et le PB 19 chez les femmes enceintes de notre région. Les mesures préventives instaurées contre la rubéole congénitale doivent être renforcées. Une vaccination contre la varicelle serait intéressante chez les femmes séronégatives. Le dépistage de l'infection par le CMV n'est pas justifié, en raison d'une large immunité acquise probablement dès l'enfance. La faible fiabilité des antécédents rapportés incite à se baser sur les tests sérologiques pour établir le statut immunitaire.