La radiothérapie de conformation est une stratégie thérapeutique prometteuse du carcinome hépatocellulaire, étant associée à des taux de contrôle local supérieurs à 90 % dans le volume irradié. Son efficacité en termes de survie reste en revanche limitée, les récidives intra- et extra-hépatiques survenant dans respectivement 40–50 et 20–30 % des cas. Le sorafénib (BAY43-9006, Nexavar ; Bayer, West Haven, CT) est une molécule inhibitrice de tyrosine kinases ayant montré une activité inhibitrice sur lev-raf murine sarcoma oncogene homolog B1(BRAF) et levascular endothelial growth factor(VEGFR). Le sorafénib est le seul traitement systémique à avoir démontré une efficacité en termes de survie globale dans le carcinome hépatocellulaire évolué ou métastatique. Le rationnel des combinaisons de la radiothérapie avec le sorafénib est multiple : ciblage des voies métaboliques RAS-RAF-MAPK et VEGFR spécifiquement mises en jeu après exposition aux radiations ionisantes, et associées à une radiorésistance ; effet oxygène par la normalisation de la vascularisation tumorale ; synchronisation du cycle cellulaire. Sorafénib et radiothérapie apparaissent ainsi parfaitement complémentaires, la radiothérapie permettant de prolonger l’effet du sorafénib en contrôlant la maladie macroscopique, le sorafénib autorisant un contrôle de longue durée de la maladie microscopique. Les associations du sorafénib avec la radiothérapie reposent ainsi sur un rationnel biologique et clinique pertinent, et sont actuellement évaluées dans le cadre d’essais thérapeutiques de phase I-II.