Objectif de l’étudeCette étude avait pour objectif d’analyser l’évolution et le type de récidive chez des patientes traitées pour carcinomes endométriaux de stade I pour tenter de définir la place respective de la radiothérapie et de la curiethérapie adjuvantes.Patients et méthodesCette étude rétrospective monocentrique a été conduite au centre Alexis-Vautrin, à Nancy, chez toutes les patientes ayant reçu une curiethérapie de haut débit de dose du fond vaginal après chirurgie d’un carcinome endométrial entre janvier 1995 et décembre 2000. La curiethérapie délivrait par un applicateur standardisé deux à trois séances de 7 Gy à 5 mm de la surface muqueuse.RésultatsDans le groupe des patientes atteintes de cancer de pronostic favorable, les taux de survies spécifique et globale à cinq ans étaient respectivement de 96,5 et 94,2 % ; aucune récidive locorégionale n’a été mise en évidence. Dans celui des patientes atteintes de cancer de pronostic intermédiaire, ils étaient respectivement de 88 et 85 %, avec six récidives locorégionales observées ; parmi celles n’ayant pas eu de lymphadénectomie, le taux de survie globale à cinq ans était significativement plus bas en l’absence de radiothérapie externe surajoutée. Dans le groupe de patientes atteintes de cancer de pronostic défavorable (stades II et III), les taux de survie spécifique à cinq ans étaient respectivement de 72,8 et 67 %, et ceux de survie globale de 66,7 et 56,4 %.ConclusionLes résultats en termes de taux de contrôle local et de survies spécifique et globale étaient bons, avec une toxicité modérée de la curiethérapie. Nous avons retenu l’indication de curiethérapie postopératoire pour tous les cancers de pronostic intermédiaire ou défavorable et avons abandonné l’indication de radiothérapie pelvienne pour ceux de pronostic favorable (stade IA, sans envahissement myométrial mais grade 3 ou envahissement de moins de 50 % de l’épaisseur du myomètre et grades 1 ou 2), quel que soit le geste ganglionnaire. Nous ne proposons la radiothérapie qu’en cas de pronostic intermédiaire (stades IA avec envahissement de moins de 50 % de l’épaisseur du myomètre mais grade 3 et IB), en l’absence de lymphadénectomie ou en cas pronostic défavorable.