L’actualité des modèles chronobiologiques des troubles affectifs, à l’occasion d’une innovation thérapeutique, fait retour aux fondamentaux en reconsidérant l’importance de l’altération des rythmes biologiques dans la pathologie thymique et déployant l’étude vers le registre oublié des périodicités courtes, « ultradiennes » dans la notion de « fenêtre » pharmacodynamique. Le primat du circadien, légitimé par le caractère majeur de la désynchronisation biologique externe, l’importance de la pathologie du sommeil et de la vigilance, l’effet spectaculaire de l’allégement provisoire de l’humeur dépressive lors des privations de sommeil et l’impressionnante réduction du besoin en sommeil dans la manie, ont retardé l’exploration de l’exaltation ultradienne de ses composants harmoniques, marquant une « fébrilité » de la structure rythmique appelant dans sa correction un principe « chronobiotique » capable d’appliquer unresetà l’organisation temporelle. Autre retour à l’origine, à la génomique expérimentale et à l’approche non plus de la dépressivité mais de la pathogenèse maniaque, un modèle génique murin qui interroge de plus la part addictive des troubles affectifs.