Une carence martiale est fréquemment retrouvée au cours de l’insuffisance rénale chronique. Les pertes sanguines obligatoires en hémodialyse et l’augmentation de la consommation de fer induite par les agents stimulants l’érythropoïèse (ASE) entraînent une carence absolue alors que le défaut d’absorption intestinale et le défaut de libération du fer à partir des réserves induisent une carence fonctionnelle. Une augmentation de la concentration plasmatique d’hepcidine secondaire à l’état inflammatoire peut être à l’origine de la carence fonctionnelle. Cependant, les concentrations plasmatiques d’hepcidine sont corrélées négativement avec les besoins en ASE et l’expression de cette substance est influencée par d’autres facteurs tels que le degré de l’insuffisance rénale, la réserve martiale, les traitements (fer i.v. et ASE). L’approche thérapeutique de la carence martiale repose sur l’apport de fer i.v., dont l’effet ne peut être expliqué par une simple correction de l’indisponibilité du fer au niveau de la moelle osseuse. Les nouvelles formes de fer injectable permettent d’envisager de nouveaux schémas thérapeutiques. L’inhibition de l’hepcidine est une autre alternative.