ContexteNotre objectif est de montrer la faisabilité et les résultats préliminaires du traitement par ultrasons focalisés des fibromes utérins, alternative non invasive aux traitements destructeurs ou chirurgicaux des fibromes.Patientes et méthodeAprès consentement écrit de la patiente, un traitement a été réalisé par l’appareil ExAblate 2000®(InSightec, Haïfa, Israël) délivrant des ultrasons focalisés de haute intensité (100 W/cm2) sous contrôle IRM anatomique et de température (Signa 1,5T, General Electric, Milwaukee, États-Unis) à travers la paroi abdominale. Les critères d’inclusion étaient rigoureux : un fibrome utérin symptomatique, interstitiel en hyposignal T2, unique antérieur, de plus de 4 cm mais de moins de 12 cm de diamètre. Le critère d’évaluation principal était le score de sévérité des symptômes et le critère secondaire, le taux d’autre(s) traitement(s) nécessaire(s) dans l’année suivant la procédure.RésultatsL’analyse a porté sur 52 patientes suivies à partir de six mois, entre juillet 2007 et janvier 2009. Il y a eu sept échecs primaires (interposition d’anse digestive au moment du geste), six d’entre eux ayant bénéficié secondairement d’une embolisation par voie artérielle. Le volume du fibrome non perfusé a été mesuré à 36,4 % (extrêmes de 6–74 %) à l’issue de la procédure. À six mois, il était observé une réduction de volume des fibromes de 14 % en moyenne pour une diminution du score symptomatique d’au moins dix points pour 65 % (n = 22) des femmes (score initial de 41 [29 ; 62] et à six mois de 22 [16 ; 46]). En termes de tolérance immédiate, les besoins en antalgiques de type morphinique ont été nuls, cela autorisant la sortie de la patiente dans les 24 heures suivant la procédure. Dix patientes ont nécessité un second traitement (six ont subi une hystérectomie, deux une embolisation et deux une myomectomie).Discussion et conclusionNos résultats sont modestes face aux 87 % de résultats de l’embolisation et au 100 % de l’hystérectomie mais la très faible morbidité de la technique et les durées d’arrêt de travail en font une technique qui, avec l’amélioration de la quantité de fibrome détruite, deviendra une réelle alternative non invasive au traitement du fibrome.