Le syndrome toxique du segment antérieur (TASS pour les Anglo-Saxons) est une réaction inflammatoire stérile liée à la pénétration accidentelle de substances toxiques non infectieuses au sein du segment antérieur de l’œil lors d’un acte chirurgical. Le tableau clinique initial est souvent indiscernable ou très proche d’un tableau d’endophtalmie infectieuse. Le TASS survient dans la plupart des cas 12 à 72 heures après la chirurgie de la cataracte. L’inflammation de segment antérieur est en général assez sévère, associée à un hypopion. Les dommages endothéliaux sont fréquents, à l’origine d’un œdème de cornée diffus. Il n’existe pas d’inflammation du segment postérieur. Les résultats microbiologiques sont négatifs. Les causes de TASS sont nombreuses, variées et difficiles à individualiser. Tout matériel ou substance introduit dans l’œil en peropératoire ou en postopératoire immédiat est susceptible d’être impliqué. Les principales étiologies connues comprennent : les conservateurs, les résidus de visqueux présents au niveau des dispositifs réutilisables, les endotoxines bactériennes et les implants intraoculaires. Le TASS étant initialement indiscernable d’une endophtalmie infectieuse, il est en général diagnostiqué et traité à la phase aiguë comme une infection. Les anomalies inflammatoires régressent dans la plupart des cas sous traitement anti-inflammatoire corticoïde local, mais une hypertonie intraoculaire et/ou un œdème de cornée chroniques peuvent persister, résultant d’une atteinte trabéculaire ou endothéliale irréversible.