Nous rapportons le cas clinique d’une jeune femme primipare, sans aucun antécédent, analgésiée par péridurale, qui a présenté durant le travail obstétrical un épisode d’amaurose, céphalées, nausées et une poussée d’hypertension dans les minutes qui ont suivi un bolus de 4 mL de ropivacaïne 0,75 %. Après arrêt de toute anesthésie et retrait du cathéter, les signes s’amendaient entièrement en 15 minutes, et une nouvelle péridurale était alors mise en place. La patiente accouchait finalement d’un nouveau-né en bonne santé et présentait une demi-heure après une crise convulsive tonicoclonique alors que la seringue électrique connectée à la péridurale était toujours active. Les diagnostics retenus étant une toxicité systémique des anesthésiques locaux et une éclampsie, la patiente recevait des lipides intraveineux et du sulfate de magnésium. Aucune anomalie biologique n’était observée. Une IRM permettait le diagnostic formel de syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible en concordance avec la clinique, en montrant des hypersignaux cortico-sous-corticaux disséminés bilatéraux en occipital et temporal, de façon asymétrique. La patiente n’a pas eu de rechute clinique, est sortie au sixième jour du post-partum et l’IRM de contrôle à un mois s’est avérée normale.